Jocelyne Thibault

Il y aura des fleurs (2023)

Résidence de recherche dans les archives de Verticale, centre d’artistes, d’avril à septembre 2023
Un immense merci à Verticale d’avoir facilité l’accès à leurs archives. J’y ai fait de belles découvertes et cela m’a permis de mieux comprendre la place que j’occupe aujourd’hui comme artiste visuelle dans l’écosystème culturel lavallois.
Cette résidence fut soutenue par le Programme de partenariat territorial de Laval 2022 du Conseil des arts et des lettres du Québec.
crédits photos : Alexis Bellavance, 2023
Avant d’embrasser la vie artistique, la présence et les enjeux de l’art à Laval m’étaient totalement étrangers. Était-ce par aveuglement? Était-ce par manque de visibilité de l’art en soi sur mon territoire? Sans offrir de réponse, ces deux questions ont cheminé parallèlement dans mon esprit, se sont entrecroisées et enlacées pour former comme une chaîne d’adn brisée par endroits.
L’aveuglement et la visibilité participent donc de mes préoccupations comme artiste lavalloise, et c’est par ce biais que j’ai choisi d’embrasser mon projet dans les archives de Verticale.
Je nomme l’aveuglement. Qu’inclut-il? Le fait de ne pas voir, de ne pas savoir, de ne pas reconnaître? Si je ne vois pas, est-ce parce que ce n’est pas visible, présent, compréhensible? Peut-être ne savais-je pas regarder. Où était donc mon attention pendant que les artistes de la programmation de Verticale s’ingéniaient à présenter leur pratique sur l’Île Jésus. Était-ce possible pour moi de faire du rattrapage afin de mieux comprendre la place que j’occupe aujourd’hui comme artiste dans cet écosystème?
Je me suis intéressée aux motivations et aux pratiques des artistes fondateurs en cherchant dans les archives jusqu’à trouver un lien émotif auquel me rattacher. Pour me rappeler, il m’importait de nommer les choses. En relisant la documentation écrite, par années interposées, je me suis permis de réinterpréter mes trouvailles et j’ai alimenté ma recherche par le dessin, la photographie et l’enregistrement sonore de mes propres réflexions pour ensuite traduire et transposer cette appropriation vers une forme personnelle et revisitée. Je fus attentive à sa propre construction d’un récit, à la manière dont la lecture des archives m’amenait à comprendre les œuvres et les pratiques des artistes qui ont façonné la vitalité de Verticale et la construction de ces adn, jusqu’à devenir brin moi-même.
Pour moi, cette résidence fut une célébration de l’art à Laval. Et pour cela, pour immortaliser les archives, Il y aura des fleurs est né.

 

© Jocelyne Thibault